Depuis décembre 2012 et la mise en orbite – réussie – d’un satellite, la Corée du Nord s’est engagée dans une surenchère verbale (suivie par des actes) avec Séoul et Washington. Le 12 février 2013, exactement trois semaines après avoir été l’objet de nouvelles sanctions par le Conseil de sécurité des Nations unies pour son tir de fusée, Pyongyang procédait à son troisième essai nucléaire. Le pays annonçait par la même occasion maîtriser à la fois les technologies relatives à la miniaturisation et à l’enrichissement d’uranium. Les premières sont indispensables à l’intégration d’une tête nucléaire sur un missile balistique, tel que celui qu’elle a testé en décembre[1]. Les secondes constituent un chemin alternatif à la construction d’une bombe nucléaire, plus discret et présentant bien plus de risques de prolifération que celui reposant sur l’utilisation de plutonium. Ce 11 mars, l’Armée nord-coréenne déclarait nul l’accord d’armistice qui avait mis fin, en 1953, à la « guerre de Corée », l’une des plus sanglantes confrontations armées de l’après-deuxième Guerre mondiale. Pyongyang menace en outre explicitement les États-Unis de guerre nucléaire. Les appels à la retenue du seul allié de la Corée du Nord, la Chine, n’ont semble-t-il eu jusqu’ici aucun effet sur …

 


[1]. La Corée du Nord a systématiquement nié l’accusation selon laquelle les tirs de fusées constituaient des essais de missiles balistiques. Cependant, la structure des fusées Unha, qu’elle utilise dans le cadre de son programme spatial, est proche de celle des missiles balistiques Taepo Dong qu’elle est soupçonnée de développer dans un but militaire. Le double usage possible des technologies en jeu est clair.

 

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pdf Vers une nouvelle guerre de Corée ?

 

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