Depuis 2014, et surtout depuis le 24 février 2022, quand la Russie a entamé l’invasion de l’Ukraine, les pays occidentaux, dont plusieurs États membres de l’Union européenne (UE), fournissent d’importantes quantités d’armes, munitions et autres matériels militaires à Kiev. Ces livraisons ne sont pas sans soulever des questions, notamment d’ordre juridique, pour les membres de l’UE.

Bien que la part du lion revienne aux États-Unis, avec des livraisons valant plus de 23 milliards USD annoncées depuis le déclenchement de la guerre par les forces russes, la plupart des pays européens — au moins 21 des 27 membres de l’UE — ont également envoyé d’importantes quantités d’équipement militaire, ou du moins déclaré qu’ils étaient sur le point de le faire. Fusils-mitrailleurs, fusils de sniper, lance-roquettes, artillerie lourde, missiles guidés antichars, antiaériens et antinavires, blindés, chars d’assaut, drones, chasseurs Sukhoi et MiG-29, hélicoptères d’attaque…, le matériel européen exporté vers l’Ukraine couvre une large panoplie. Une partie du coût de ces envois doit être financée par l’UE elle-même, via son orwellienne « facilité européenne pour la paix » (FEP). Cependant, l’opacité qui entoure ce dossier ne permet pas à ce stade de déterminer avec précision ni le mécanisme de ce financement ni la contribution de chaque pays membre à l’effort de guerre ukrainien. Le montant total des apports européens peut cependant être évalué à un minimum de 3,72 milliards USD. Si l’on y ajoute les livraisons états-uniennes et celles d’autres pays non membres de l’UE (Royaume-Uni, Australie, Norvège, Turquie…), évaluées à plus de 3 milliards USD, la valeur totale de l’armement reçu ou à recevoir par Kiev s’élevait vraisemblablement déjà à près de 30 milliards USD à la fin juin 2022.

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Crédit photo : un séparatiste pro-russe prend la pose au milieu d’armes prétendument saisies à des soldats ukrainiens, dans la ville de Horlivka dans l’oblast de Donetsk en mai 2014 (source :  ARES)