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Sommes-nous déjà en guerre contre la Russie ? Focus sur la guerre hybride (RTBF)

Samuel Longuet sur le plateau du "Grand débat" de la RTBF pour parler de la guerre hybride

Cyberattaques, actes de sabotage, espionnage, campagnes de désinformation, ingérence dans les processus électoraux,… La Russie multiplie les attaques hybrides contre l’Union européenne. Quelle est sa stratégie ? Comment sa doctrine militaire a-t-elle évolué ? Faut-il considérer que la guerre avec la Russie a déjà commencé et quelles sont nos armes pour répondre à ces attaques non conventionnelles ? Toutes ces questions étaient au coeur de l’émission « Le Grand Dossier » proposé par Julie Morelle sur la Trois (RTBF).

Parmi les experts en stratégie militaire présents sur le plateaux pour débattre de ces questions, Samuel Longuet, chercheur au GRIP, aux côté du général français Dominique Trinquand, du Lieutenant-général Frédéric Goetynck, Vice-Chef de la Défense et de l’ancien Secrétaire général adjoint de l’OTAN, Camille Grand.

OTAN, guerre hybride et légitime défense

Sur le plateau de la RTBF, il a notamment été question de l’application de l’article 5 de l’OTAN qui engage tous les pays membres de l’Alliance à fournir en cas d’agression une assistance, qu’elle soit militaire, humanitaire ou autre. Est-ce que cet article s’applique dans le cadre de la guerre hybride?

Pour Samuel Longuet, chercheur au GRIP, il faut se poser la question « de ce qui constitue une agression qui donne le droit à cette légitime défense« ? Il rappelle qu’il y a eu toute une réflexion au sein de l’OTAN qui a débouché sur le manuel de Tallinn en 2017 qui arrive à la conclusion qu’il n’est pas forcément nécessaire de réinventer le droit international humanitaire ou de changer complètement le cadre pour avoir des règles applicables.

« Que ce soit déclenché par une attaque cyber, un sabotage à l’aide d’explosif ou une attaque de missile, cela n’a pas grande importance à partir du moment où cette agression produit les mêmes effets qu’une attaque cinétique »

Quand est-ce qu’une cyberattaque déclenchée dans le cadre de la guerre hybride donne le droit de déclencher la légitime défense? Samuel Longuet rappelle l’exemple donné dans le manuel de Tallinn: « Il est question d’une attaque cyber qui perturberait suffisamment le fonctionnement d’une centrale nucléaire pour déclencher l’explosion ou la fusion du réacteur avec tous les dégâts extensifs qu’on peut imaginer.
« Que ce soit déclenché par une attaque cyber, un sabotage à l’aide d’explosif ou une attaque de missile, cela n’a pas grande importance à partir du moment où cette agression produit les mêmes effets qu’une attaque cinétique. Cela ne change pas grand-chose en droit international pour le droit de réponse de l’État qui est visé « .

 

Découvrez le « Grand dossier » de la RTBF sur la guerre hybride

 

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