Radiographie de l’industrie d’armements en Belgique

Définir le périmètre du secteur des entreprises de production d’armement n’est pas une opération aisée. Le secteur de l’armement en tant que tel n’existe pas dans les statistiques nationales en Belgique. Certaines entreprises fonctionnent exclusivement pour la production de matériel militaire, tandis que d’autres ont une part de production pour l’armement variant fortement d’un exercice à l’autre. Enfin, malgré une récente évolution positive, la transparence de ce secteur est loin d’être acquise.

Ce rapport établit une radiographie du secteur de l’armement en Belgique. Sur base d’un échantillon de 54 entreprises représentatif du secteur, il passe en revue les principaux enjeux politiques, économiques, technologiques et sociaux d’une activité qui a souvent été au cœur de débats communautaires et éthiques très animés.

Malgré la perte de 80 % de ses emplois au cours des vingt dernières années, le secteur de l’armement reste indubitablement un acteur important de la vie économique en Belgique, générant un chiffre d’affaires avoisinant les 900 millions d’euros et fort d’un emploi cumulé (direct, indirect et induit) estimé à près de 12 000 postes de travail.

Les réalités de ce secteur sont cependant fort différentes selon les régions du pays. Tandis que la Wallonie reste très dépendante de son activité traditionnelle dans le secteur des armes légères et des munitions, la Flandre est devenue en quelques années un acteur de premier plan dans le domaine de l’électronique militaire, et connaît à son tour les aléas politiques des exportations sensibles.

Les consolidations européennes en cours ne seront pas sans conséquences pour l’industrie belge de l’armement. Il faut donc s’y intéresser, avec un double objectif : préserver le savoir-faire technologique de ce secteur dans tous les domaines contribuant au développement durable de la société – ce qui inclut, bien entendu, de pouvoir répondre à un certain nombre de demandes exprimées dans le cadre de la PESD – mais aussi, veiller à réduire sa dépendance à l’égard des exportations extracommunautaires, trop souvent dirigées vers des régions du monde où elles contribuent à accroître l’insécurité.