Les procédés de fabrication par ajout de matière, plus connus sous le nom d’impression « 3D », ne sont pas nouveaux dans le paysage industriel. Ils sont employés depuis plusieurs dizaines d’années dans divers secteurs d’activité. Mais l’apparition de matériel se voulant adapté à un usage « personnel » et visant les profanes a suscité la crainte que l’impression 3D ne devienne un facteur de production illicite d’armes à feu. Dans la foulée de la présentation par un jeune libertaire américain du premier pistolet produit par impression 3D en polymères en 2013, les services répressifs européens ont commencé à surveiller le phénomène pour en évaluer l’impact. Malgré les défis qu’elle pose en matière de marquage et d’identification, la production illicite d’armes à feu par impression 3D ne s’est pas imposée – jusqu’à présent – comme une source d’approvisionnement crédible pour les criminels. La fiabilité de l’arme, ses performances en-deçà des exigences opérationnelles des criminels et l’existence d’alternatives d’approvisionnement peuvent expliquer son manque d’attrait. Pour autant, le suivi des développements techniques, technologiques et économiques des procédés d’impression 3D reste essentiel afin d’anticiper tout changement du schéma de prolifération.

Crédit photo : The 3D-printed « Liberator » gun designed by Defense Distributed (source : theverge.com)