L’interminable agression russe en Ukraine et surtout l’invraisemblable alignement de Donald Trump sur son nouvel allié Vladimir Poutine ont provoqué une onde de choc parmi les Européens. Réaction immédiate : il faut augmenter les dépenses militaires. Est-ce vraiment la bonne solution ? Et quelles en seraient les conséquences ? Ce sont les questions que pose Bernard Adam, le fondateur et ancien directeur du GRIP, dans une carte blanche publiée par le journal Le Soir.

Effet d’éviction des dépenses militaires

Bernard Adam commence par ce rappel: ce qui est dépensé dans le domaine militaire se fera aux dépens du reste. « Au sein de l’économie, les dépenses militaires produisent ce qu’on appelle un « effet d’éviction ». Ce que l’on consacre à la défense d’un pays ne peut être utilisé pour d’autres dépenses « civiles » comme dans le secteur social ou la transition écologique et énergétique. D’où un affaiblissement du développement socio-économique et du bien-être de l’Etat. »

« Chacun des pays de l’UE, décide seul ce qu’il veut faire tant pour l’organisation que pour l’acquisition de ses armements. D’où un manque global d’efficacité et finalement un grand gaspillage. »

Fragmentation des Européens

Pour l’ancien directeur du GRIP, si les pays européens possèdent des capacités militaires non négligeables, leur problème principal est le manque d’unité et de cohésion. C’est ce qu’on l’appelle la « fragmentation ».  » Chacun des pays de l’UE, décide seul ce qu’il veut faire tant pour l’organisation de ses forces armées que pour l’acquisition de ses armements. D’où un manque global d’efficacité et finalement un grand gaspillage. »

Retour de la course aux armements

Bernard Adam alerte aussi sur l’augmentation des dépenses militaires en Europe. Elle participera inévitablement à une relance de la course aux armements. Pareil avec l’augmentation des dépenses militaires américaines. « Un tel signal adressé par les Occidentaux au reste du monde pourrait entraîner un accroissement généralisé des dépenses militaires dans le monde. »