Après avoir personnellement repris le dialogue avec Vladimir poutine le 12 février dernier et annoncé en grande pompe l’ouverture de négociations avec la Russie et son intention de solder rapidement ce conflit, Donald Trump a fait connaître au long de ce mois d’avril 2025 son mécontentement vis-à-vis de la Russie. Dès le 7 du mois, il déclarait être mécontent que les Russes bombardent actuellement l’Ukraine « comme des fous » alors que des signes d’une avancée probante dans les négociations vers un cessez-le-feu se faisaient déjà attendre.

« Entre conditions impossibles, latences et intensification de la guerre, Vladimir Poutine se joue actuellement de Donald Trump et de ses prétentions de faiseur de paix »

Pour Yannick Quéau, le Directeur du GRIP,  » le « deal maker » Donald Trump se heurte au double discours de Vladimir Poutine. Entre conditions impossibles, latences et intensification de la guerre, le président russe se joue actuellement de Donald Trump et de ses prétentions de faiseur de paix. »

Poutine renforcé dans ses positions

La difficulté pour Washington est peut-être de s’être lancée dans ces négociations en ayant fait d’emblée trop de concessions à la Russie. Yannick Quéau estime que si on peut comprendre que « Washington se soit prononcé sur l’impossibilité pour l’Ukraine de rejoindre l’OTAN, par exemple (…) Néanmoins, il n’était absolument pas nécessaire d’entériner l’impossibilité du maintien ou du retour de souveraineté de l’Ukraine sur son territoire. » Selon lui, faire subir à Zelensky une humiliation dans le Bureau ovale et lui imputer au passage la responsabilité, ne serait-ce que partielle, de l’invasion de son pays est aussi une démarche cavalière de la part du président Trump.

« Ces éléments semblent avoir renforcé Poutine dans sa compréhension que, tôt ou tard, Washington lâcherait l’Ukraine et qu’il lui suffit donc de gagner du temps« , ajoute encore Yannick Quéau. Pour ce faire, Moscou peut se permettre de continuer de ne rien céder ou de poser des conditions équivalant à une capitulation de Kiev. C’est ainsi que la Russie réclame toujours le rattachement définitif de cinq régions ukrainiennes, dont la Crimée, à son territoire. Elle insiste aussi pour obtenir la fin du réarmement de l’Ukraine et l’arrêt de l’acheminement toute l’aide occidentale à Kiev.