(Photo: Participants au forum de Dewral Pulaaku au campement peul de Serma (Douentza). Crédit: B. Sangaré, octobre 2014)

La multiplication d’épisodes violents dans le centre du Mali, depuis la moitié de l’année 2015, démontre à quel point la paix reste fragile dans ce pays. La signature des accords pour la paix et l’amorce d’un processus de réconciliation ont certes marqué une avancée pour le gouvernement, mais la stabilité demeure précaire dans les régions Centre et Nord. En l’absence de l’autorité étatique, des groupes hétéroclites, se réclamant d’un mouvement djihadiste dont ils ignorent même le nom, dictent leur loi et se vengent de leurs adversaires/ennemis dans le centre du Mali. Ainsi dans le Macina, des pasteurs transhumants, ne voulant plus se soumettre aux règles établies par leurs chefs traditionnels (dioros) cautionnées par l’administration pour l’exploitation des pâturages, se sont armés et ont décidé de ne plus payer de taxes pour avoir accès aux bourgous (plantes fourragères). Le djihad apparaît, ainsi, comme une simple option instrumentale en vue d’objectifs autres que la diffusion de la foi rigoriste.