Pierre Hazan ancien correspondant pour Libération et Le Temps, puis fellow à la Harvard Law School, a notamment enseigné à l’Institut de hautes études internationales et du développement (Genève). Il est l’auteur de nombreux ouvrages dont Juger la guerre, juger l’Histoire. Du bon usage des commissions vérité et de la justice internationale (PUF, 2007).

De l’ex-Yougoslavie au Soudan, du Proche-Orient au Cambodge, la question de l’intervention de la justice interna­tionale se pose désormais à chaque conflit, suscitant immanquablement de virulentes controverses.

Deux thè­ses s’affrontent : les uns ne voient dans cette justice qu’une arme utilisée ou délaissée par les gouvernements selon leurs intérêts du moment. D’autres considèrent au contraire la lutte contre l’impunité comme le socle d’un État de droit et d’une société démocratique.

La justice est-elle un obstacle ou une condition à la paix ? Est-elle indispensable pour reconstruire des sociétés et rétablir une paix durable ? Pierre Hazan clarifie les enjeux et analyse les effets des politiques d’amnistie, de châtiment et de pardon.

L’auteur se penche tout d’abord sur l’émergence de nouveaux concepts (paix positive, peacebuilding, réconciliation…) qui ont entraîné la révolution judiciaire des années 1990. Le cadre historique et normatif ainsi posé, il examine ensuite l’impact de cette nouvelle diplomatie judiciaire à partir d’une dizaine d’études de cas : Afghanistan, Afrique du Sud, Chili, ex-Yougoslavie, Liban, Libéria, Soudan… Enfin, l’auteur dégage de nouvelles pistes, montrant comment des stratégies de justice, y compris non pénales, peuvent faciliter les processus de paix.