La Codeco, au cœur de l’insécurité en Ituri

En Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC)de violents conflits à connotation communautaire ont repris en décembre 2017. Cette province, alors un district de la Province orientale, avait déjà connu de graves violences opposant les communautés hema et lendu alors que l’est du payétait occupé depuis 1998 par des armées étrangères, dont les forces ougandaises en Ituri. Leur retrait, en 2003, n’avait pas signifié la fin des hostilités entre les deux communautés. Au contraire, les massacres se sont intensifiés, poussant l’ONU à mandater l’Union européenne, à travers l’opération Artémis dirigée par la France, pour rétablir l’ordre dans ce territoire, en particulier à Bunia, son chef-lieu. 

Près de quinze ans plus tard, alors que l’on pouvait espérer que les blessures du passé étaient en voie de cicatrisation, de nouvelles vagues d’exactions ont repris, visant initialement la communauté hema et attribuées à une nébuleuse de combattants lenduQualifiés d’abord d’«assaillants», ils se revendiqueront ensuite comme les membres de groupes armés affiliés à la Coopérative pour le développement économique au Congo (Codeco). 

L’objet de cette note est d’expliquer le contexte de la naissance de la Codeco et de ses ramifications armées, leurs motivations, leurs pratiques, leurs divisions, leurs soutiens et adversaires. Elle fournit une estimation de l’impact humanitaire de leurs activités, qui ont largement contribué au déplacement de plus du tiers de la population de l’Ituri. Ensuite, les tentatives de négociations pour venir à bout de cet activisme sont évoquées ainsi que les raisons expliquant le manque de résultats obtenus à ce jour. En conclusion, les auteurs tentent de tirer les leçons des échecs passés en proposant, sous forme de recommandations, des pratiques et des politiques qui pourraient permettre de venir à bout de l’activisme de la Codeco, mais qui pourraient aussi, dans leurs grandes lignes, s’appliquer à l’ensemble des groupes armés actifs en RDC. 

Sur le plan méthodologique, il a été fait recours à un grand nombre de sources ouvertes – études d’historiens, rapports d’experts, articles de presse congolais et étrangers – et aux informations recueillies par un des auteurs, le professeur Adolphe Agenonga Chober, au cours de ses fréquents séjours en Ituri, en particulier lors de la mission de paix du second semestre 2020. 

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