La chute du régime Compaoré au Burkina Faso en octobre 2014 a entrainé un changement dans la politique étrangère de ce pays. Un des enjeux pour le Burkina post-Compaoré est de maintenir son influence diplomatique régionale. La tension avec la Côte d’Ivoire, consécutive au mandat d’arrêt contre Guillaume Soro, constitue à cet égard un test pour le nouveau président Roch Kaboré. Face à des craintes de déstabilisation de la part du pouvoir ivoirien, le président Kaboré doit concilier la quête de justice des Burkinabè avec les impératifs de la paix avec son voisin, décidé à reprendre sa position de puissance régionale. Malgré l’option officielle pour un règlement à l’amiable du contentieux, il est à craindre que les luttes de pouvoir internes dans les deux pays ébranlent à terme la stabilité de l’axe Abidjan-Ouagadougou.
SAIDOU Abdoul Karim : Docteur en science politique, Enseignant-chercheur à l’Université Ouaga 2, chargé de programme à l’Institut Général Tiémoko Marc Garango pour la Gouvernance et le Développement (IGD), membre du Centre pour la Gouvernance Démocratique (CGD), chercheur associé au Groupe de recherche et d’informations sur la paix et la sécurité (GRIP), ancien membre de la Commission de la réconciliation nationale et des réformes (CRNR) 2015, membre de la Commission constitutionnelle (2016).












