Crise nord-coréenne : diplomatie, menace nucléaire et défense antimissile

Pendant la seule année 2016, Pyongyang a procédé à deux essais nucléaires et à un nombre record de tests de missiles balistiques. La question se pose, avec peut-être plus d’acuité que jamais, de savoir comment faire face à cette crise coréenne qui n’en finit pas. Les sanctions internationales n’ont pas amené Pyongyang à amender sa position. Pas plus que les pressions diplomatiques et démonstrations de force. Alors que l’objectif d’une dénucléarisation « totale, vérifiable et irrémédiable » de la Corée du Nord apparaît de moins en moins crédible, ses voisins investissent de plus en plus dans les moyens de se défendre contre ses missiles.
La défense anti-missile apparaît dès lors comme une nouvelle variable clé de cette crise nucléaire coréenne. Elle consacre et répond à l’incertitude stratégique suivante : comment assurer la stabilité d’une région qui assure le plus gros de la croissance économique mondiale lorsqu’en son cœur, Pyongyang « joue » avec le feu nucléaire ? Moscou et Pékin craignent que le déploiement d’un système anti-missile américain « THAAD » en Corée ne porte atteinte à la crédibilité de leur propre outil de dissuasion. Pour la Corée du Nord, le déploiement de ce système « équivaut à risquer un désastre nucléaire ».
Ce rapport cherche à fournir au lecteur l’essentiel des références et éléments de contexte nécessaires à la compréhension de la crise nord-coréenne. Une première partie se penche sur les fondamentaux de la production et de la vectorisation d’armes nucléaires ; une deuxième sur les capacités nucléaires et balistiques nord-coréennes ; la troisième sur l’historique de la problématique atomique en Corée ; la dernière enfin sur la réponse internationale au défi que pose le régime de Pyongyang. Ce rapport compile de la sorte les deux analyses publiées par le GRIP en novembre 2016, avec une introduction et conclusion nouvelles.