La Défense a son budget 2025. Et maintenant ? C’est la question qui était au coeur de la chronique du GRIP « Le dessous des guerres » sur LN24. Le gouvernement fédéral tient finalement son « accord de Pâques » comme l’a nommé la presse. Celui-ci comprend un important volet « Défense » avec le respect dès cette année de la norme de 2% du PIB réclamée par l’OTAN. En tout, cela représente un effort de près de 4 milliards d’euros chaque année.
Dans un communiqué de presse, le gouvernement mentionne 3,9 milliards d’euros pour 2025 qui viendront de diverses sources. Pour un demi-milliard, il s’agira d’un dividende exceptionnel que l’État fédéral compte demander à Belfius. Pour 1,2 milliard, il s’agirait d’un impôt sur les intérêts et dividendes des avoirs russes gelés en Belgique. Et, enfin, il est question de 2 milliards d’euros « provisoirement exclus de l’objectif budgétaire ». Le gouvernement compte ainsi sur le plan « ReArm Europe » présenté par la Commission européenne début mars permettant aux États membres de dépasser les 3 % du PIB de déficit public annuel, si ce déficit sert à financer leurs dépenses de défense.
4 milliards par an… et maintenant?
La trajectoire budgétaire tracée -et encore des questions se posent au-delà de 2026-, que va faire le gouvernement avec cet argent? C’est toute la question. Theo Francken doit présenter d’ici le 1er juillet « un plan stratégique visant à déterminer la façon dont les dépenses supplémentaires pour 2025 seront affectées ». Autrement dit, on a commencé par fixer un montant des dépenses militaires sans savoir à quoi il sera affecté.
« Il y a aussi le risque de prendre des décisions précipitées, sans prendre le temps de peser les conséquences en termes d’indépendance vis-à-vis des États-Unis ou de développement de l’industrie de défense européenne. »
« En clair, met en garde Samuel Longuet, chercheur au GRIP, il y a un risque de gaspillage en cherchant à tout prix à atteindre un montant de dépenses fixé à l’avance. Il y a aussi le risque de prendre des décisions d’acquisition d’équipement précipitées, sans prendre le temps de peser les conséquences de long termes en termes d’indépendance vis-à-vis des États-Unis ou de développement de l’industrie de défense européenne. »
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